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Cultiver la joie

27 août 2019

Dans une description du huitième membre de la pratique du yoga (samadhi), on nous conseille de nous réjouir (mudita) du bonheur des autres comme un moyen de développer et de maintenir le calme de l’esprit. Ouch ! Vous avez probablement déjà ressenti à quel point l’envie pouvait être douloureuse, et combien elle affecte votre bien-être mental. Notre sentiment de convoitise ne diminue en rien le bonheur de ceux dont nous sommes envieux, mais il diminue notre propre sérénité.

Avec une telle pratique, nous cultivons mudita, la joie. Thich Nhat Hanh, un maître zen vietnamien, donne une définition profonde du mot mudita qui serait : une joie remplie de paix et de contentement. Nous nous réjouissons lorsque nous voyons les autres heureux, mais nous nous réjouissons de notre propre bien-être ainsi. Comment pouvons-nous ressentir de la joie pour une autre personne quand nous ne ressentons pas de joie pour nous-mêmes? Ressentir de la joie pour nous-mêmes, cependant, n’est pas toujours facile à faire. La joie ne se commande pas, elle s’invite. On ne peut pas décider soudainement d’être joyeux. La joie n’est pas volontaire. En revanche, la joie se manifeste dans un climat favorable : un état d’esprit présent et réceptif.

Parce que les obstacles mentaux à la joie sont si pernicieux, il est important d’être attentif à leur présence au fur et à mesure qu’ils surgissent. Si nous avons des pensées de jugement sur nous-même, par exemple, les chances sont que nous étendions ces pensées aux autres. Les jugements font que l’esprit devient rigidement attaché à la façon dont il pense que les choses devraient être, un obstacle sûr à la joie d’apprécier. Mudita est sans jugement et permet que d’autres peuvent trouver le bonheur dans des choses que vous ne pourriez pas. Nous devons ressentir et se connecter avec nos propres richesses intérieures afin de surmonter ce sentiment de carence et de vraiment nous ouvrir à la joie. Peut-être à cause de cette difficulté même, mudita peut être une force libératrice puissante, nous libérant du jugement et de l’envie et soulevant le sentiment d’isolement et qu’ils créent. Notre relation au monde devient une relation de communion plutôt que de compétition.

Le cerveau qui médite

21 août 2019

Des données probantes montrent qu’à la différence de l’entraînement cérébral, la méditation a des effets profonds sur les pensées, les émotions et le cerveau.

Par exemple, chez les personnes méditant depuis longtemps, l’amygdale (région cérébrale associée à l’anxiété ou à la peur) rétrécit et le cortex préfrontal (région associée aux formes supérieures de traitement cognitif et d’intelligence) s’élargit. Ces personnes semblent par ailleurs être protégées de la démence, car la méditation fait élargir les régions cérébrales liées à la réflexions complexe et à la mémoire.  L’activité du cortex préfrontal devient également plus efficace grâce à la méditation, si bien qu’il faut moins d’effort pour accomplir de façon optimale une tâche donnée. À long terme, la méditation implique une série de tâches d’attention, de mémoire et de traitement spatial. La perception semble elle aussi modifiée, les méditants expérimentés étant capable de détecter des stimuli plus faibles et se montrant plus immunes à certaines illusions visuelles. La méditation réduit même le besoin de sommeil.

Comme elle atténue le stress, la méditation est de plus en plus utilisée en tant qu’outil clinique, soulageant la douleur chronique, la dépression, l’anxiété, la schizophrénie et d’autres affections.

Dans la population normale, la méditation a un effet profond sur le cerveau, apaise les émotions, stimule la cognition et peut aider à traiter une série de maladie mentale.

Source : Le cerveau en 30 secondes.

 

La concentration

7 août 2019

Pour réussir à peu près tout dans la vie, nous avons besoin de ramener notre attention sur ce que nous faisons. Les personnes les plus productives ou créatives dans tous les domaines — athlètes, acteurs, gens d’affaires, scientifiques, écrivains — partagent toutes la faculté de faire barrage à toute distraction et de s’immerger totalement dans leur tâche.

Certaines personnes ont une faculté de concentration quasiment innée, mais pour la plupart d’entre nous, elle doit être travaillée. Plusieurs traditions comparent l’esprit à un singe qui parle sans cesse, sautant de branche en branche, comme d’un sujet à un autre (monkey mind). Avez-vous déjà remarqué que, la plupart du temps, vous n’aviez pas un grand contrôle de certains caprices de votre esprit. La méditation et la pratique du yoga permettent d’apaiser une attention dissipée en la rendant focalisée plutôt que distraite et dispersée.

Dans un grand nombre de traditions, la concentration est enseignée comme la pratique fondamentale de la méditation. Dans la pratique du yoga, la concentration est également à la base de la pratique. Par exemple, lorsque le professeur vous donne des instructions très précises d’alignement ce ne sont pas des instructions qui doivent être exécutées à la perfection, mais plutôt un outil de concentration pour pouvoir atteindre ce que l’on appelle l’état d’absorption ou Samâdhi. Dans cet état, le sentiment d’être un « Moi » séparé disparaît pour ne laisser place qu’à l’objet d’attention. Pas besoin d’être un méditant ou un yogi expérimenté pour avoir fait l’expérience de cet état ; vous avez certainement connu des moments d’absorption totale en contemplant un coucher de soleil, en écoutant de la musique ou en regardant un bon film. Par exemple, lorsque vous êtes totalement impliqué dans une activité, que le temps s’arrête et que l’esprit ne voyage pas d’une pensée l’autre comme un singe, vous faites l’expérience de Samâdhi.

Différence entre concentration et attention

Alors que la concentration calme l’esprit, l’attention repousse les frontières de la pensée, créant un espace intérieur plus vaste qui permet de nous familiariser avec le contenu de l’esprit. À l’inverse de la concentration qui fait obstacle aux stimuli extérieurs pour éviter toute distraction, l’attention accueille et intègre toutes les expériences qui surviennent. Dans la plupart des méditations et dans la pratique des asanas, on retrouve une interaction entre la concentration et l’attention. Cependant, la concentration constitue souvent la première étape. Un esprit suffisamment calme et immobile pour ne pas être emporté par un déluge de sentiments et de pensées hors propos dès qu’il s’ouvre est une base solide pour la pratique de la méditation et du yoga.

Lorsqu’on développe la concentration et une capacité à être attentif, il est possible d’avoir accès à une vision plus pénétrante de ce que sont nos expériences. Il est alors possible d’utiliser cette faculté qui grandit pour comprendre quels sont nos manies, nos conditionnements et les constructions que nous nous faisons à propos de notre vie et de celle des autres. De cette façon, ce sont des outils pour nous aider à faire face au monde tel qu’il est sans avoir à traîner le fardeau de nos conditionnements.