Dans une description du huitième membre de la pratique du yoga (samadhi), on nous conseille de nous réjouir (mudita) du bonheur des autres comme un moyen de développer et de maintenir le calme de l’esprit. Ouch ! Vous avez probablement déjà ressenti à quel point l’envie pouvait être douloureuse, et combien elle affecte votre bien-être mental. Notre sentiment de convoitise ne diminue en rien le bonheur de ceux dont nous sommes envieux, mais il diminue notre propre sérénité.

Avec une telle pratique, nous cultivons mudita, la joie. Thich Nhat Hanh, un maître zen vietnamien, donne une définition profonde du mot mudita qui serait : une joie remplie de paix et de contentement. Nous nous réjouissons lorsque nous voyons les autres heureux, mais nous nous réjouissons de notre propre bien-être ainsi. Comment pouvons-nous ressentir de la joie pour une autre personne quand nous ne ressentons pas de joie pour nous-mêmes? Ressentir de la joie pour nous-mêmes, cependant, n’est pas toujours facile à faire. La joie ne se commande pas, elle s’invite. On ne peut pas décider soudainement d’être joyeux. La joie n’est pas volontaire. En revanche, la joie se manifeste dans un climat favorable : un état d’esprit présent et réceptif.

Parce que les obstacles mentaux à la joie sont si pernicieux, il est important d’être attentif à leur présence au fur et à mesure qu’ils surgissent. Si nous avons des pensées de jugement sur nous-même, par exemple, les chances sont que nous étendions ces pensées aux autres. Les jugements font que l’esprit devient rigidement attaché à la façon dont il pense que les choses devraient être, un obstacle sûr à la joie d’apprécier. Mudita est sans jugement et permet que d’autres peuvent trouver le bonheur dans des choses que vous ne pourriez pas. Nous devons ressentir et se connecter avec nos propres richesses intérieures afin de surmonter ce sentiment de carence et de vraiment nous ouvrir à la joie. Peut-être à cause de cette difficulté même, mudita peut être une force libératrice puissante, nous libérant du jugement et de l’envie et soulevant le sentiment d’isolement et qu’ils créent. Notre relation au monde devient une relation de communion plutôt que de compétition.