Nul doute, les PME seront durement touchées. Chaque domaine devra absorber son lot d’impacts majeurs. Ici, je vais parler de ce que je connais, l’industrie du yoga et ses professeurs.

Il est très difficile depuis quelques années de maintenir un studio de yoga vivant et prospère même en temps normal. Les grandes chaînes de yoga (lululemon ou yoga fitness pour ne pas les nommer) et les cours en ligne, nous ont affaiblis. La plupart des studios que je connais sont soit très gros avec de bons revenus, mais d’importants frais fixes (la location des salles peut jouer souvent dans les 4000$ à 8000$ par mois) ou petit avec des frais fixes réduits, mais peu de revenus. Dans un cas comme dans l’autre…ce ne sera pas facile. Le fait est que les propriétaires de studios vivent souvent de mois en mois et ont rarement des réserves financières. En plus, tous les nouveaux profs sans expérience rêvent d’un studio et ouvre/ferme leurs portes souvent en moins d’un an. Ainsi, aux yeux des institutions financières, il est devenu difficile d’emprunter.  Je trouve ça super beau et touchant la vague de solidarité du type #billetsolidaire envers la culture. Soyons réalistes, il n’y aura pas de mouvement significatif de ce genre dans le monde du yoga.

Alors, pour ceux qui lieront c’est quelques lignes, si vous pouvez vous permettre de conserver votre abonnement sans demander de remboursement, vous inscrire à la prochaine session, à un atelier ou à une formation qui aura lieu dans plusieurs mois, et/ou acheter du contenu en ligne à un professeur que vous connaissez de près, ça fera toute la différence sur le micro cashflow de votre studio local.

De plus, tout le monde (et j’en fais partie) va instantanément produire une grande quantité de cours de yoga gratuits et distribuer du contenu. Je comprends complètement cette action dans la situation actuelle. Nous enseignons le yoga pour prendre soin de l’état mental de nos élèves. Nous les supportons par l’enseignement et la pratique lorsqu’ils doivent se remettre de blessure, lorsqu’il passe à travers des étapes de vie difficiles, lorsqu’ils sont en dépression ou sur le bord d’exploser.

J’enseigne depuis de nombreuses années, je ne saurai vous dire le nombre de fois où j’ai eu des conversations intimes avec des élèves sur comment le lieu, le support et la pratique ont été une bouée de sauvetage. Comment le yoga leur a sauvé la vie, comment ce petit cours simple hebdomadaire a eu une signification immense dans leur choix et dans leur vie.

C’est comme une contradiction, si le yoga est si important pour vous…pourquoi un kit de vêtements et d’accessoires à 400$ et toujours vouloir des cours gratuits? Seriez-vous prêts à contribuer à la hauteur de l’importance qu’a la pratique pour vous? Je ne dis pas que j’ai une solution aujourd’hui… je questionne, j’observe.  Si nous continuons à donner des cours gratuits, des cours à contributions volontaires ou comme présentement, du contenu en ligne gratuit, qu’est-ce que cela va créer comme attentes pour après la crise?  En cette journée à la maison, avec un studio barré, des ateliers reportés, une pensée solidaire avec tous les professeurs, je ne peux qu’espérer que les étudiants seront avec nous à la sortie de cette crise, peu importe sa durée.